top of page

[Lumière sur] Franck METRAS, carrière dans l’enseignement supérieur, "pionnier modeste" de l’UPPA

Aujourd’hui ENSCBP ALUMNI vous propose de revenir sur le parcours de Franck METRAS, un ALUMNI passionné par l’enseignement et aussi par cette volonté de faire bouger les choses. Comme à Pau, où Franck a été l’un « des pionniers modestes » de la modernisation et de la création d’une véritable institution universitaire pyrénéenne qui a toujours cherché et réussi à se développer en interaction forte avec l’ensemble du Bassin de l’Adour. Un témoignage très sympathique qui présente aussi une époque où Jacques Brel était présent aux nuits de la chimie ! (Voir plus loin).

Ingénieur, major de la promotion 1960 puis Professeur d’Université, Directeur d’Unité associé au CNRS, Président de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Recteur à deux reprises, Directeur des Enseignements Supérieurs, sont des fonctions, parmi d’autres, qui jalonnent le parcours professionnel de Franck Métras. C’est avec plaisir qu’il nous accueille dans son bureau ; à 85 ans, il occupe la fonction de directeur scientifique de la Technopole Hélioparc à Pau à titre quasiment bénévole.

Franck Métras à la direction scientifique de la Technopôle Hélioparc. 2001 Source : UPPA, Franck Métras

Peux-tu nous présenter ton parcours de l’école d’ingénieur aux différents postes que tu as occupés au cours de ta carrière ?


A mon époque, l’école s’appelait l’Ecole Nationale Supérieure de Chimie de Bordeaux (ENSCB) et était hébergé dans les locaux de la faculté des sciences, à Bordeaux même. La sélection des candidats à l’entrée se faisait sur dossier, fondée essentiellement sur les résultats à l’issue d’un seul mais très gros certificat de 1ère année dénommé MPC (maths, physique, chimie). Au cours de nos études d’élèves-ingénieurs, nous étions mixés avec les étudiants de la faculté des sciences et nous partagions beaucoup de cours avec eux ; mais en tant qu’élèves-ingénieurs nous bénéficions de cours particuliers supplémentaires ce qui rendait le parcours de formation très exigeant avec, en cours de route, une élimination des élèves dont les résultats étaient jugés insatisfaisants ! ; la promotion de première année se réduisait donc au cours des trois ans d’études. Ainsi, dans ma promotion, l’élève entré major en 1ère année avec mention TB au certificat MPC a été « remercié » au bout d’un an !... Ceci ne nous empêchait pas de vivre et de prendre notamment des initiatives pour montrer notre attachement à l’école. C’est ainsi que nous avons créé son premier insigne : un noyau benzénique de couleur rouge avec ENSCB marqué dessus en doré; puis les « premières nuits de la chimie » manifestation qui, après un premier essai réussi, a pris de l’ampleur car nous avons pu organiser dès la seconde année un concert avec Jacques Brel dont le succès a été tel qu’il a dû se produire deux fois dans la même soirée !..

La SACEM à l’époque, favorisait le travail des artistes en permettant à des associations d’être organisatrice d’un concert, l’artiste étant rétribué sur la recette. La troisième année nous avons pu ainsi organiser un spectacle dansant, animé par le trompettiste Bill Coleman qui a été par la suite l’un des fondateurs du festival de Marciac dont on connaît le retentissement encore de nos jours.


Mon diplôme d’ingénieur en poche, j’ai été recruté par la faculté des sciences de Bordeaux en tant qu’assistant, après avoir refusé la proposition de faire une thèse à l’ENSC Paris où j’avais fait, durant mes années d’école, trois stages successifs dans un laboratoire de grande réputation. A Bordeaux donc j’ai eu la chance de pouvoir commencer une carrière d’enseignant-chercheur en franchissant les deux premières étapes de l’époque : assistant puis maitre-assistant (avec la responsabilité essentiellement d’organiser et assurer l’animation de travaux pratiques de chimie) ce qui était la façon de faire en même temps son doctorat en ayant un salaire. Après ma soutenance d’un doctorat d’Etat à Bordeaux en 1967, on m’a proposé d’être nommé maitre de conférences à Pau où existait un Centre Scientifique Universitaire dépendant de la Faculté des Sciences de Bordeaux. Je prenais mes fonctions, au sein d’un campus naissant où il y avait environ 1500 étudiants et encore les restes d’une ferme … ; hors campus, il y avait, dispersés sur deux autres sites, un Collège Universitaire Littéraire et un Institut d’Etudes Juridiques dépendant également de Bordeaux (approximativement 3000 étudiants au total). A la suite de cette nomination j’ai eu l’opportunité de revenir à Bordeaux où à plusieurs reprises des postes se sont libérés ; j’ai refusé ces propositions car très vite j’ai eu la possibilité, avec pas mal de chances, de monter mon propre laboratoire de recherche : une bourse de thèse d’Elf Aquitaine pour recruter et payer un doctorant (dont la bourse était supérieure à mon salaire de Maître de Conférences) , un poste du CNRS pour recruter un attaché de recherche, le transfert avec son poste d’une assistante de la faculté des sciences de Reims (pour suivre son mari nommé à Lacq) ce qui m’a permis d’accueillir une ancienne élève-ingénieure de notre école que j’avais intégrée!..., le transfert d’une secrétaire avec son poste (à nouveau pour suivre son mari nommé à Lacq) en provenance d’un laboratoire universitaire parisien. Je pense que dans ma décision de rester à Pau il y a eu deux raisons : je trouvais inélégant, surtout après la chance dont j’avais bénéficié, de laisser en plan les personnes que j’avais accueillies et qui étaient en train de participer à monter mon labo de recherche ; la seconde raison, je ne l’ai découverte que plus tard en constatant que j’avais davantage « un esprit de pionner que d’héritier ». Je n’ai jamais regretté ces décisions car en liaison avec mes collègues du département de chimie qui m’ont très bien accueilli nous avons pu, tous ensemble, monter en puissance et obtenir en 1979 notre reconnaissance par le CNRS en tant qu’ERA (Equipe de Recherche Associée), la première au sein de l’UPPA – l’Université de Pau et des Pays de l’Adour - créée en 1971, comme d’autres en France, après le mouvement de mai 68. J’en ai assuré la direction pendant trois ans jusqu’à ce qu’on me sollicite et m’élise à la présidence de l’UPPA en 1982.


Durant cette présidence j’ai commencé par poursuivre ce que mon prédécesseur avait lancé avec moi en tant que 1er vice-président chargé de la prospective ; poursuivre le développement de la biologie avec la création et la construction d’un institut de recherche associé au CNRS en biocénotique expérimentale des agrosystèmes ; poursuivre le développement de la géologie et des géosciences dont l’absence à Pau constituait une hérésie en raison de la présence d’Elf-Aquitaine et de l’exploitation du gaz à Lacq ; officialiser la création d’un campus à Bayonne en y développant deux département d’IUT ; remplacer les 1800 m2 de préfabriqués derrière la faculté des sciences par un bâtiment en dur, l’actuel IPRA – Institut Pluridisciplinaire de Recherche Appliquée - ; maquer notre volonté de développer les sciences sociales en faisant le montage financier d’un Institut en aménagement du territoire – l’actuel Institut Laugénie - construit durant le mandat de mon successeur ; et bien d’autres choses dont il serait trop long de parler ici.


A la fin de mon mandat en avril 1988 j’ai repris à plein temps mes activités d’universitaire et, quelques mois après, je reçois un coup de fil de Claude Allègre, conseiller spécial de Lionel Jospin pour l’enseignement supérieur et la recherche, que je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer auparavant; il me précise qu’il souhaite s’entretenir avec moi « d’enseignement supérieur » ; la stupeur passée, je prépare un dossier assez complet sur le développement de l’UPPA pendant ma présidence et me rend à Paris ; C.Allègre, dont j’avais appris entre temps qu’il avait eu l’équivalent du prix Nobel de géosciences avec un collègue américain, me reçoit et j’assiste à un monologue sur la politique qu’il vient de lancer ; à la fin il me demande, sans que j’ai eu le temps de poser la moindre question : « si vous êtes d’accord avec ce projet je vous propose de devenir directeur des enseignements supérieurs ?..!!!.. » ; je mets un temps à me remettre de mes émotions et répond d’accord sans savoir que je n’avais que quelques jours devant moi avant de prendre le poste à Paris. Je l’ai occupé pendant trois ans et n’ai jamais autant travaillé de ma vie ! Réforme des études de premier cycle, plan social étudiant, créations ex nihilo de sept universités dont quatre dans la couronne parisienne ; Evry, Marne la Vallée, Cergy Pontoise, Versailles Saint Quentin en Yvelines ; répartition chaque année dans l’ensemble des disciplines de 5000 emplois créés ou vacants, constructions de nombreux amphithéâtres en toute urgence dans toute la France… ; j’en passe. A l’issue de ces trois années intenses, estimant le travail terminé, C. Allègre a démonté son équipe et m’a fait nommer recteur de l’académie d’Orléans Tours. Bien que très bien accueilli et intéressé par la politique à mettre en œuvre, je n‘y ai passé qu’un peu plus d’un an car j’ai refusé, considérant qu’elles n’étaient pas « normales », de mettre en œuvre quelques consignes que me donnait le Ministre dont je dépendais ; j’ai donc été remercié (rires). En 1992 je suis donc revenu à Pau reprendre mes activités universitaires d’enseignant-chercheur, ainsi que la direction du CIES (Centre d’Initiation à l’Enseignement Supérieur, autre création de C. Allègre) avec beaucoup de plaisir car je retrouvais et aimais le contact avec les étudiants et les doctorants qui me le rendaient bien ; cela a duré quatre ans jusqu’à ce que C Allègre réapparaisse dans mon parcours professionnel.

Un vendredi de novembre 1997, C. Allègre, Ministre de l’éducation nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche, m’appelle et me dit : « Je n’ai pas apprécié la façon dont tu as été remercié du rectorat d’Orléans-Tours ; le poste de recteur de Poitiers est vacant ; je te propose de t’y nommer » ; combien de temps ai-je pour te répondre ? : « 10 minutes ! ... » ; et le lundi suivant je partais pour Poitiers où je suis resté en poste jusqu’en mai 2001. J’en ai conservé un souvenir extraordinaire car, au-delà de ce que j’ai pu faire et animer, j’ai connu des élus de grande classe notamment : René Monory président du département de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin président de région (qui sera Premier Ministre quelques années plus tard), Jean-Pierre Crépeau sénateur maire de La Rochelle, Pierre Steinmetz préfet de région (nommé plus tard au Conseil Constitutionnel) ; j’ai trouvé auprès d’eux des alliés permanents et très efficaces au service de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et donc des jeunes dont j’étais très directement en charge. Mais alors que l’on envisageait de me nommer au rectorat de Nantes, où j’aurai pu terminer ma carrière professionnelle, j’ai décliné l’offre et demandé de revenir la terminer devant des étudiants à Pau ; j’ai bénéficié, par dérogation, d’une prolongation de carrière jusqu’en 2004 soit trois ans après la limite d’âge normale.

En 2001 alors que j’étais encore en poste à Poitiers, j’ai reçu deux nouveaux coups de fil ; l’un d’Alain Rousset, Président de la région Aquitaine avec lequel j’avais eu l’opportunité de travailler, l’autre du Directeur Général de la Technopole Hélioparc qui savait l’intérêt que je portais depuis l’origine de sa création à ses activités. Le premier me chargea de mission afin de faire un rapport sur le développement des filières d’ingénieurs en Aquitaine ; le second me confia la direction scientifique d’Hélioparc et la présidence de son conseil scientifique (voir plus loin). Dans mes conclusions relatives aux formations d’ingénieurs j’ai proposé plusieurs créations dont j’ai découvert, quelques années plus tard, qu’elles avaient été suivies d’effet ; quatre créations à Bordeaux et une à Pau.


Pose de la première pierre de l’IPRA, Franck Metras, Président de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et Jacques Valade, Ministre délégué à l’Enseignement Supérieur, deux anciens de l’école, Promotion 1952 et 1960. Source : Franck Metras ; 1986


J’ai vu que tu avais également reçu des décorations : chevalier dans l’Ordre National du Mérite, Officier dans l’ordre National de la Légion d’honneur, Commandeur dans l’ordre des Palmes Académiques ; peux-tu nous en dire plus ?

Je ne connais pas bien les modalités qui conduisent à être proposé en vue de ces décorations. Je suppose qu’il faut être repéré par son administration pour services rendus. Dans le cas des palmes académiques on reçoit un document vous avertissant de votre nomination et l’on entre dans l’ordre sans forcément de cérémonie officielle ; pour l’Ordre National du Mérite ou de la Légion d’honneur, l’entrée dans l’ordre implique obligatoirement d’avoir un parrain qui remet la décoration au cours d’une cérémonie à audience variable ; ce peut être fait avec une très grande discrétion ou organisé par l’administration dont on dépend en présence de collègues et de la famille du récipiendaire. Pour les Palmes Académiques une seule manifestation a été organisée ; pour l’ordre National du Mérite une cérémonie a été organisée par l’UPPA ; pour l’Ordre de la Légion d’Honneur ce sont un ministre en activité L. Jospin et un ancien ministre C. Allègre qui m’ont décoré.

N.D.L.R. : En plus de toutes ces fonctions, Franck Metras, a également était de 2004 à 2018 administrateur de l’EISTI – Ecole Internationale des Sciences du Traitement du l’Information (CY TECh depuis 2020) dont un campus se trouve à Pau - ; Président fondateur de l’APESA - Association Pour l’Environnement et la Sécurité en Aquitaine - de 1995 à 1998 puis de 2001 à 2008) ; Président, nommé par le Préfet des Pyrénées Atlantiques en 2002, du Comité Local de Suivi CRETACE 4000 chargé de suivre, en lien avec la DREAL, les injections de rejets industriels du complexe de Lacq –. Durant son passage à l’ENSCB, il a également été deux fois champion de France universitaire de handball, durant sa première année et sa troisième année.





Franck Métras, alors Président de l’Université, dans une salle de la Villa Lawrence où étaient installés les services administratifs de la Présidence. 1986 Source : Franck Metras, UPPA








En tant que directeur scientifique de la Technopôle Hélioparc, peux-tu nous détailler en quoi consiste ta fonction ?


Dès l’origine de sa création en juin 1987, les responsables politiques concernés décident de confier la gestion de la Technopole à une SEM avec deux missions : la gestion locative et l’entretien du site d’une part, la réalisation d’actions technopolitaines et d’animation économique d’autre part. Lors de sa création, j’étais Président de l’UPPA, j’ai proposé au CA de l’Université d’entrer au capital de la SEM afin de montrer notre intérêt pour la création d’entreprises via le processus de startup et de renforcer notre participation aux activités socio-économiques locales et régionales. C’est ainsi que l’UPPA siège au Conseil d’Administration et au CST (Comité Scientifique et Technique). C’est ce Comité que j’ai présidé de 2001 à 2018. Son rôle est de sélectionner et conseiller les candidats à l’entrée dans la Technopole ; ils ne sont accueillis qu’après une sélection sévère qui consiste en une première expertise pour mesurer la fiabilité de leur projet, puis par passage devant le Comité Scientifique et Technique où ils reçoivent par écrit, après leur audition, les remarques, suggestions et conseils pour leur développement. Outre cette fonction que j’ai eu l’occasion de préciser et améliorer, je suis les candidats en incubation ou en pépinière par des visites qui donnent lieu à des fiches. Enfin, via une base de données que j’ai créée – forte de plus de 300 entrées -, je tente de dégager, en fonction de l’évolution des projets et entreprises accompagnés, des indicateurs quantitatifs de gestion.

Sur tout ton parcours, quel est le poste que tu as préféré occuper ?


Enseignant-chercheur. J’ai beaucoup aimé le contact avec les étudiants et la préparation des cours pour transmettre au mieux les connaissances ; mes étudiants me l’ont bien rendu par leurs parcours et les signes de reconnaissance que j’ai pu recevoir d’eux en fonction des aléas de la vie et des opportunités de rencontre. J’ai eu la chance en outre de pouvoir enseigner dans des disciplines variées principalement la chimie organique, la spectroscopie par RMN et l’atomistique. J’ai beaucoup aimé aussi la recherche, ses parcours souvent dans l’inconnu, le plaisir intense de participer, même modestement, à la progression de la science, l’apprentissage de l’humilité et de la résistance dans le doute lorsque les succès tardent. On apprend ainsi dans la douleur parfois, et dans la joie lorsque « ça marche ». J’ai été éloigné de ces activités en plusieurs circonstances, comme le montre mon parcours dans diverse fonctions administratives ; mais je peux affirmer que je n’ai jamais couru après ce type de fonction et que, chaque fois, on est venu me chercher alors que je ne m’y attendais pas du tout comme le démontre au mieux, la façon dont C. Allègre m’a embarqué avec lui, à deux reprises, dans l’aventure.

Rentrée solennelle « en toges » à l’Université de Poitiers présidé par le recteur Franck Metras, 2020 Source : Franck Metras


Pour finir, est-ce que tu aurais un message à faire passer aux jeunes diplômés, étudiants de l’école pour l’avenir, par rapport à ce que tu as pu voir, entendre, vivre durant ton parcours ?


Je ne peux pas dire « attendre ce que l’on va vous proposer » comme j’ai pu le vivre, en dehors de mon parcours d’enseignant- chercheur que j’ai choisi et voulu ; ce ne serait pas très tonique (rires). Je pense que pour « être bien dans ses baskets » il faut en premier lieu avoir une discipline de vie envers soi-même et les autres ; envers moi-même je l’ai obtenu en cherchant un équilibre entre activités intellectuelles et activités physiques ce que je cultive toujours à mon grand âge (rires) ; le corps entretien l’esprit et l’esprit guérit le corps. Le second conseil que je peux donner c’est d’avoir une discipline, voire de l’empathie, dans les relations avec ses collègues de travail directs ou indirects ; d’abord c’est la meilleure façon de désamorcer les difficultés qui surviennent et de fluidifier les relations ; cela permet en outre de les voir comme des facteurs de progrès. En résumé, rester fondamentalement positif en toutes circonstances est la meilleure façon de se faire accepter et aider.




Peu après la nomination de Franck Metras comme recteur de l’académie de Poitiers, visite d’une école primaire et discussion avec des élèves dans le parc. 1997

Source : Franck Metras









Merci à Franck Metras et Julien Morey pour cette interview.

180 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page